mercredi 19 mai 2010

Entre la France et l’Acadie, mon cœur balance

C’est en écrivant une lettre à un ami ces jours-ci que je me suis rendue à l’évidence. Entre la France et l’Acadie, mon cœur balance. Je suis en France depuis cinq mois maintenant, et il ne me reste qu’un mois ici. Mon vrai chez-moi, c’est le Canada, l’Acadie, Moncton. Je suis bien chez-moi, très bien même. J’aime tout là-bas : les amis, la famille, les collègues, le travail, l’environnement, la culture, etc. Mon chez-moi temporaire pour six mois en 2010, c’est la France, c’est Grenoble. Ce que j’aime ici, c’est ma liberté d’action, mon temps que je peux mieux gérer et, surtout, mes collègues et mon environnement de travail. Remarquez que je travaille sur les mêmes dossiers ici qu’à Moncton, je travaille à mes propres projets, mais bon, beaucoup de choses sont différentes.

Mon cœur balance donc entre être ici et être chez-moi. C’est sûr et certain que je retourne chez-moi à la fin juin, mais plus les jours avancent, plus je me rends compte qu’une grande partie de mon cœur va rester en France ; j’ai l’impression de perdre une partie importante de ma vie, un vide que j’aurai bien du mal à combler à mon retour chez-moi.

Au moins je me dis que socialement, ma vie sera pas mal plus intéressante à Moncton qu’ici. En France, les gens sont très individualistes. C’est très difficile d’entrer en contact avec ceux et celles que l’on ne connait pas. Si je suis seule dans un endroit public, un resto, un bar, une salle de spectacle, jamais ou presque jamais un voisin ne va m’adresser la parole. C’est la grosse différence entre ici et l’Acadie. Chez-nous, on fait des efforts pour intégrer les gens… Mais bon, c’est le seul point négatif que j’ai à souligner pour l’instant. J’avoue que c’est quand même un point important puisque l’aspect social a une grande place dans ma vie.

Au cours des derniers mois, je me disais que je devrais peut-être garder mon logement en France, que ce serait plus facile pour moi d’y venir régulièrement en sachant que j’ai un pied à terre ici. Mais bon, plus le temps avance, plus je me dis que ce serait fou de faire cet investissement. C’était comme si en prenant la décision de garder mon appart, je sentais moins la fin du projet arriver, mais bon, ça ne pourra pas se faire, je ne peux me payer ce luxe. Je vais devoir trouver un autre moyen de ne pas sentir que c’est la fin !

Je vais revenir en France, j’ai déjà deux courts séjours de prévus ici en août et en octobre, mais ce n’est pas la même chose. Vous devez vous dire que je ne suis qu’une enfant gâtée, que je devrais me satisfaire de cette merveilleuse expérience que je suis en train de vivre, de la chance que j’aie de voyager souvent du Canada vers l’Europe, et vous aurez sûrement raison. Je sens que je suis sur le point de fermer un volet de ma vie que je ne veux tout simplement pas fermer. Comme le dit Ariane Moffatt, « je veux tout » !

J’ai toujours voulu tout et rien de moins ;-) J’avais 12 ans quand je l’ai su, quand j’ai su que la chose qui allait marquer ma vie, ce serait mon indépendance, ma capacité de prendre des décisions. J’avais hâte que ce jour arrive. Je me couchais tous les soirs en y pensant, en y rêvant. C’est certain que si je n’avais pas eu les parents que j’aie, qui m’ont suivi dans tous mes projets sans ne jamais les remettre en question, et si je n’avais pas eu la santé de fer que j’aie, je n’aurais probablement pas pu décider du chemin à prendre. Mais heureusement, je n’ai pas connu de grandes barrières.

En ce moment-ci, je sens que je perds le contrôle de mon indépendance… parce que ce sont mes sentiments qui prennent le dessus. Pas facile à avouer. Pas facile du tout. Ne vous en faites pas, je suis bien, en tous cas relativement bien ! Tout va très bien dans ma vie. C’est juste que mon cœur bat entre la France et l’Acadie. Mais tout de même, j’ai très hâte de revenir à la maison. D’ici là, il me reste un mois pour continuer à apprendre à mieux connaître le monde du spectacle en France. Dossier à suivre…

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